Le policier qui rit de Maj Sjöwall et Per Wahlöö
A la fin des années 60, un bus est retrouvé accidenté au coeur de Stockholm, avec neuf cadavres à l'intérieur, tous tués par balles. L'un d'eux est un policier. Le drame émeut le pays entier, mais le commissaire Beck et son équipe qui sont chargés de l'enquête n'ont absolument aucune piste.
Eh non, le polar suédois ne se résume pas à Stieg Larsson et sa trilogie "Millénium". Ni même à Henning Mankell, l'autre grand auteur connu internationalement. Dès les années 60 Sjöwall et Wahlöö donnaient ses lettres de noblesse à la littérature policière nordique, en renouvelant complètement le genre. "Le policier qui rit" est leur meilleur opus, le seul roman suédois a avoir été adapté au cinéma par les studios d'Hollywood . C'est dire.
Ici, contrairement à ce qui se fait de plus en plus, on ne suit pas un enquêteur solitaire en proie au spleen, mais une équipe complète de policiers. Nous sommes au coeur du commissariat, où les tâches de chacun sont clairement définies. On assiste aux débats de l'équipe, à sa réflexion collective, mais aussi à ses doutes et ses tergiversations. Bref, nous sommes au coeur du métier de policier.
Mais l'intérêt des deux auteurs, c'est qu'ils ne se contentent pas de l'enquête, leur littérature est engagée et éminemment politique. La galerie des suspects possibles leur permet d'évoquer la situation de l'immigration dans leur pays, mais aussi les conflits sociaux, voire la guerre du Viet-Nam (en 1967, à l'époque rit, nous sommes en plein coeur de cette coeur).
Un grand roman policier qui permet de comprendre d'où viennent Larsson et Mankell, et surtout pourquoi Sjöwall et Wahlöö sont considérés comme des grands du polar.
Pour ceux qui comprennent l'anglais, une petite vidéo pour découvrir qui ils sont :