Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Polarock
Archives
Visiteurs
Depuis la création 57 848
11 février 2013

Arthur H : "Baba love".

Arthur H ! H seulement, parce que cela fait longtemps qu'il n'est plus le fils de, mais un artiste à part entière, avec un univers à lui. Arthur H, c'est d'abord cette magnifique voix grave, qui lui permet d'affronter tous les genres, du jazz au rock en passant par la chanson à texte. Parce qu'Arthur H est un artiste protéiforme, il ne se contente pas d'un style, d'un genre musical. Pourtant, à chaque fois, quand on écoute ses chansons, elles sont tout de suite reconnaissables, c'est la marque des plus grands.

arthur H

La découverte d'un disque se fait naturellement par la pochette,et celle-ci, réalisée par le studio Strangerous Artworks est magnifique. On y voit la tête dessinée d'Arthur H qui ressort d'un amas de plumes rouges, noires et blanches : de la folie et de la douceur, un excellent résumé de ce qu'est ce disque. Après la pochette, l'autre contact se fait avec l'objet disque lui-même. Dans le cas du CD, aucun intérêt, c'est un CD, par contre le vinyl est particulièrement beau : un magnifique rouge.

Le disque commence par cheval de feu, superbe ballade au piano (on trouve les paroles de toutes les chansons du disque ici). L'instrument est d'ailleurs omniprésent sur tout l'album. Rythmique piano percussion répétitive, qui s'accélére puis s'étoffe. La partie parlée de la chanson où Arthur fait valoir sa voix grave est superbe.

On enchaîne ensuite avec Ulysse et Calypso, dans la même veine. Jolie chanson d'amour aux références mythologiques. Arrive ensuite le premier grand moment de cet album : "Give me up". Un groove endiablé, avec une basse formidable.Désolé pour la vidéo, elle n'est pas de très bonne qualité.

Question rythme, on enchaîne sur "Le paradis il est Chinois", qui n'en manque pas. Très belle orchestration en sus. A noter que  sur l'album, Arthur H est accompagné de Saul Williams. La version concert (celle de la vidéo) est deux fois plus longue que celle de l'album et beaucoup plus rock.

"La Beauté de l'amour", chanson extraordinaire, avec trois temps qui s'enchainent : couplet, 1er refrain, puis second en anglais chanté sur l'album par sa soeur Izia. Rythme, paroles, tout y est formidable. Là encore, préférer la version concert, où il chante tout lui-même, pour ma part, j'ai un peu de mal avec la voix d'Izia, seul bémol avec cette chanson.

Apaisement garantie avec "Dis-moi tout", chanson suave, presque sussurée un peu longue, mais qui introduit de façon idéale celle qui suit. Attention, les 8 minutes qui suivent sont parmi les plus choses que j'aie jamais entendu. Arthur H renoue avec cette tradition de la chanson française qui consiste à mettre en musique de grands poètes. C'est donc Ghérasim Luca qui a cet honneur ici, avec un texte sublime, où il construit des néologismes verbiaux à partir de noms, le tout est superbement accompagné, mis en valeur par le piano et la voix d'Arthur H. Une de mes chansons préférée de ces dix dernières années. S'il ne faut en écouter qu'une seule, c'est celle-ci, et pour le coup, préférer la version studio, c'est la plus sobre, la plus belle.

La face B commence avec Baba love (cherchez pas sur le CD, il n'a pas de face B, je parle évidemment de vinyl). Bonne chanson certes, mais qui n'a rien d'original par rapport aux deux premières de la face A, si ce n'est qu'Arthur H montre qu'il est capable de prouesses vocales.

Basquiat est de nouveau en collaboration avec Saul Williams. Chanson agréable où le piano prédomine, tout comme l'arc en ciel, collaboration là aussi, mais avec Claire Farah ( Sur l'album).

"Un rayon de soleil" est la chanson la plus courte de l'album, elle ne présente pas d'intérêt particulier, si ce n'est celui de précéder l'autre grand moment du disque : "L'ivresse des hauteurs", chantée avec Jean-Louis Trintignant. C'est là une véritable ballade à travers la nature, à travers les sens, à travers la vie qui nous est proposé. C'est un texte parlé plus que chanté, mais la partition au piano est sublime, démontrant si besoin en était encore, qu'Arthur est un grand musicien et un grand parolier. Je conseille d'écouter la chanson en s'imprégnant de l'image de la pochette, il semble que les deux sont complèmentaires. La version studio dure 12 minutes : que du bonheur.

Publicité
Commentaires
P
Ca y est, Leunamme, j'ai écouté Baba Love, et je te livre telle que mes premières conclusions : <br /> <br /> -j'aime pas Arthur H (c'est un peu péremptoire, mais tellement vrai, sa voix de Tom Waits de Saint-Ouen l'Aumöne, je peux pas...)<br /> <br /> -comme paroliers il est, mmmh, soyons indulgents, plutôt inégal : des trouvailles intéressantes, voire sublime (mais oui) côtoie des trucs d'une platitude faisant passer la Beauce pour les Pyrénées--tellement plat que, parfois, on est à la limite du creux<br /> <br /> -le musicien est par contre très bon, excellent parfois, ses mélodies, ses accroches, j'ai été surpris du niveau--comme on dit à Ze Voice--malheureusement cela ne fait que ressortir l'indigence de certains textes--et encore, cet album ci n'est pas le pire.<br /> <br /> -j'ai pas du tout aimé "prendre corps" : le parti pris est intéressant (je parle des paroles) mais sur la distance devient un peu systématique et lassant--un p'tit travail d'édition--qui aurait néanmoins respecté le crescendo du texte--aurait pas été superflu...<br /> <br /> et en fait c'est ça je crois le principal défaut d'Arthur, mais il est pas le seul dans ce cas, le travail d'édition : faire des chansons de 17 minutes c'est bien mais i faut que ça soit intéressant pendant 17 minutes.<br /> <br /> C'est rarement le cas!
L
Attention camarade,<br /> <br /> A ce que je sache je n'ai pas fait de lien. "Un rayon de soleil" est la chanson la plus courte de l'album, et selon moi elle ne présente pas d'intérêt, sont deux caractéristiques indépendantes l'une de l'autre. Ceci dit, j'acquiesce, le CD a beaucoup changé le rapport à la musique. Avant certains artistes faisaient ce que l'on appelait des maxi 33, un mix entre le 45 tours et l'album. Mais bon, c'était une autre époque !
P
""Un rayon de soleil" est la chanson la plus courte de l'album, elle ne présente pas d'intérêt particulier" : je ne peux néanmoins que vous engager à surveiller ces chansons-là, chez tout le monde, c'est ce qui fait, à mon sens, la valeur d'un artiste. Chez un "artiste" il n'y a pas de chanson anodine--surtout maintenant avec le CD où on peut faire des albums de 22 minutes ou de 80--d'où un certain manque de discernement parfois, qui faisait l'une des valeurs du vinyle, puisqu'on ne pouvait pas y dépasser les 50 minutes. Si un type laisse 2-3 chansons un peu molle du genou sur son skeud, qui du coup devient double en vinyle--laissez moi vous dire que c'est un grobléro, pas un artiss'.
P
Bah en fait, j'l'ai vu plein de fois sur scène l'arthur, 2 ou 3 fois, mais à chaque fois je suis resté impavide : il faisait une musique qu'il voulait plutôt groovy dans des théâtres municipaux où le public assis répondait rarement à cette envie funky. Du coup on était tenté d'écouter les paroles et là, aïe, enfin je vais pas la refaire, mais c'est pas parce qu'on aligne beaucoup de mots qu'on est un poète, n'est pas Dylan qui veut! Du coup on se faisait plutôt ch..., avec de la musique trop forte pour l'écouter assis et pas assez pour masquer l'inanité du discours. Bon, aller, je vais me mettre baba love et on verra...
P
Cher Leunamme,<br /> <br /> je voudrais pas avoir l'air de harceler, ni de sodomiser les muscidae, mais il faut que je vous le dise tout net : après un excellent premier album et un deuxième un peu moins bien, Arthur H n'a produit que des diarrhées canines! Fort du succès de morceaux de bravoure des deux premiers albums--ditto "Cool Jazz" excellent et "Le Général de Gaulle dans la 5ème dimension" beaucoup moins bien--l'Arthur s'est dit qu'il pouvait se répandre impunément en logorrhées verbales sur des rythmes allant du mambo mou au funk français (c'est un oxymore). Longtemps j'ai gardé l'espoir, bien planqué entre le marteau et l'enclume de mon oreille interne des hôpitaux de paris, de retrouver un jour une once de ce qui faisait le sel de ce premier album, mais j'ai finalement abandonné bien avant l'album chroniqué ci-dessus. Sur votre bonne foi, j'y jetterai une oreille et vous ferai savoir si j'ai eu le bonheur de la récupérer.
Polarock
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité